Sanctifie

Dans la série Sanctifié, je transpose les codes symboliques de l’Art byzantin à des fragments de Nature, élevant celle-ci au rang de sujet sacré. Le nimbe, traditionnellement réservé aux figures saintes, est ici utilisé pour révéler la dignité du vivant.

Par cette relecture contemporaine des codes religieux, l’œuvre interroge notre rapport à la Nature : vénérée, surexploitée, oubliée, mais pourtant essentielle à notre existence.

Chaque pièce de la série est conçue à partir d’une photographie originale, enrichie par l’application de smalti (émaux vénitiens) à feuille d’or, éléments issus de la tradition des icônes byzantines.

L’auréole dorée, symbole de sacralité dans l’Art chrétien, devient ici un signe plastique et conceptuel, attribué non plus à un être humain canonisé, mais à la Nature elle-même, dans ce qu’elle a de fragile, de précieux et de fondamental pour l’Humanité.

Dans certaines œuvres, le nimbe prend une dimension disproportionnée par rapport à la taille et à la délicatesse du sujet représenté. Cette tension visuelle évoque le poids démesuré de nos attentes et de nos projections sur une Nature à la fois idéalisée et fragilisée. Ce déséquilibre volontaire souligne également la contradiction entre la vénération théorique du vivant et sa réalité de plus en plus menacée.

Cette série entre en résonance avec la série Icône qui reprend une autre symbolique de l’art byzantin des icônes à savoir le fond d’or.