Au sein de ma série “ORAGE”, j’explore l’intensité grandissante des phénomènes climatiques à travers une approche à la fois photographique et sculpturale.
Mes paysages marins sont dominés par des ciels d’orage, lourds, menaçants et chargés de tension, dont la force semble littéralement déborder du cadre. Certaines zones de la photographie sont arrachées, soulevées, déchirées, créant un effet de volume ou d’ombre, comme si la tempête avait franchi la surface du papier pour devenir palpable.
La mer, traditionnellement symbole d’immensité et d’ouverture, se retrouve ici contenue, sous un ciel dramatique. J’intègre dans ce travail une référence au geste radical de Lucio Fontana, qui incise la toile pour ouvrir une dimension nouvelle.
À travers les lacérations de mes œuvres, il ne s’agit plus seulement de représenter le paysage, mais de l’exposer à une violence physique, métaphorique, inscrite dans le papier lui-même. Il s’agit également de créer le vide témoignant de l’inconnu dans lequel nous pénétrons au vu de la violence nouvelle de ces phénomènes météorologiques.
En introduisant ces déchirures, l’œuvre quitte le registre de la photographie pure pour dialoguer avec la sculpture et l’installation. Le support devient actif, expressif. Il porte la marque d’une tension interne : celle d’un monde en déséquilibre.
C’est ainsi que ce travail poursuit la réflexion que je mène autour de l’intensification des phénomènes naturels liés au dérèglement climatique. La série “Orage” se positionne tel un symbole. Elle dépasse sa simple définition météorologique pour incarner une force en débordement, une colère sourde de la Nature, une tension atmosphérique qui ne se laisse plus enfermer dans l’image.
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