Pixellisation

seljalandsfoss

J’adopte ici une esthétique numérique, fragmentée, pour traduire visuellement un constat contemporain : notre rapport à la Nature est désormais médiatisé, dématérialisé, c’est-à-dire dissocié de toute expérience directe.

La partie droite de chaque œuvre est découpée en une grille de pixels, réalisés en carreaux de verre, que l’artiste fait volontairement déborder du cadre afin de signifier l’invasion incontrôlée de ce phénomène dans l’espace réel et donc dans nos vies.

Cette fragmentation agit comme une métaphore visuelle de la numérisation du monde, du passage du paysage réel et vécu au paysage codé, morcelé, déshumanisé.

Je souligne deux idées complémentaires :

  • La perte de lien direct avec la Nature, que nous contemplons désormais à travers l’interface de nos téléphones, de nos appareils photo, ou de nos écrans. L’image devient un filtre permanent, une surface qui cadre, altère, simplifie la réalité. Les pixels, limités dans leur colorimétrie, traduisent l’impossibilité de restituer la complexité du vivant.
  • La saturation visuelle, produite par un flux continu d’images, à laquelle nous sommes confrontés, à ce défilement incessant, réduit peu à peu le monde à une abstraction.

Je pousse ainsi une réflexion critique sur le statut de l’image à l’ère numérique. En transformant le paysage en motif pixellisé, je montre comment celui-ci est aujourd’hui consommé plus que vécu, archivé plus que ressenti. Le paysage n’est plus un espace habité ou contemplé, mais un objet esthétique numérisable, partagé, détourné, marchandisé.

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